C’est l’histoire d’un jeune garçon à l’école primaire qui, un mois après la rentrée, annonce : « Tu sais maman, on n’a pas le droit de pleurer à l’école. »
Alors toi, la maman, tu écoutes et tu lui expliques, que, bien sûr, on a le droit de pleurer, quand on en ressent une émotion forte.
Que parfois certains adultes, parce qu’il ne sont pas à l’aise avec leurs émotions, qu’ils ne savent pas forcément comment faire devant un enfant qui pleure, vont préférer dire à l’enfant que c’est lui qui n’a pas le droit de pleurer.
Mais en vrai on a le droit de pleurer et en plus ça fait du bien de pleurer.
Tu t’assures que, si il vit des choses difficiles à l’école, il sache qu’il peut venir t’en parler.
Et puis, deux mois plus tard, à l’occasion d’un test de dépistage proposé par l’école au cours duquel il est nécessaire de faire une petite piqure au bout du doigt, tu demandes à ton fils s’il est d’accord pour faire ce test…
Il hésite, il veut bien faire le test parce que c’est la maitresse qui à donné le papier mais il a peur que ça fasse mal.
« Une piqure ça peut faire mal, en même temps on utilise une petite aiguille pour cela. Moi, une piqure comme ça, ça me fait un peu mal, mais ça passe vite en frottant.
- Tu as peur d’avoir mal ?
- Non, j’ai peur de pleurer si j’ai mal.
- Ah ! Et qu’est-ce qui va se passer selon toi, si tu pleures parce que tu a mal ?
- La maitresse, elle donne des claque quand on pleure !
- Ah!?!…(Gloups) …. C’est à dire?
- Ben, quand on pleure, elle dit d’arrêter, elle crie et elle donne une claque si on n’arrête pas !
- Ah ! Et toi tu as déjà pleuré en classe ?
- Non.
- Tu as déjà reçu une claque ?
- Ben, non. »
Donc, tu prends un rendez-vous avec la maitresse…. Quoi lui dire ? Comment le lui dire ? Faisons appel à nos ressources professionnelles…. Qu’ai-je appris durant ces trois ans de formation ?
Les adultes violents sont des adulent sous stress, ils ont besoin d’empathie… Il s’agit de mon fils… Prenons du recul….
De quoi a-t-elle besoin ?
D’empathie et probablement d’informations sur les conséquences du stress chez l’enfant en situation d’apprentissage.
De quoi mon fils a-t-il besoin ?
De reprendre du pouvoir personnel pour ne plus avoir peur et ainsi pouvoir s’autoriser à exprimer ses émotions et au besoin pouvoir se mettre en sécurité.
Donc après réflexion je laisse tomber l’option les parents débarquent en force pour prévenir la maitresse qu’elle n’a pas intérêt à toucher à un cheveu du fiston en question…
Et j’opte pour proposer à mon fils de venir au rendez-vous.
Après m’avoir expressément demandé de vérifier auprès de la maitresse s’il avait le droit de venir, il accepte ma proposition.
J’ai un compte-rendu détaillé des activités et compétences scolaires de mon fils sur le premier trimestre.
« Et concernant l’ambiance dans la classe, ça se passe comment ?
- Je suis très contente de ma classe….
- … »
Nous aborderons donc doucement les élèves difficiles, le besoin sécurité et d’attachement de l’élève dans le cadre des apprentissages, le stress de l’enseignant, les conséquences des punitions, etc.
Il n’aura plus peur de sa maitresse et lorsqu’elle lui demandera de lui prêter son livre « Silence la violence », il acceptera.
Parfois il suffit de quelques informations et d’un peu d’empathie pour ré/apprendre à faire autrement.
Reconnaitre son erreur est le premier pas vers le changement.