Aimer et se sentir en lien ...

On peut aimer profondément son enfant et avoir du mal à se sentir en lien avec lui. Aujourd’hui, nous parlons de l’Attachement et plus particulièrement des différents types d’attachement et de leurs conséquences possibles sur ma capacité à être en lien avec mon enfant.

Amour & Attachement, deuxième partie - Transcription du podcast -

Amour et attachement … Ce sont deux notions souvent confondues et pourtant bien distinctes, nous l’avons vu précédemment.

L’attachement est donc ce lien privilégié, qu’entretient l’enfant avec la personne qui s’occupe le plus de lui, dans sa première année de vie.

Et aujourd’hui, je vais vous parler des différents types d’attachement et de leur conséquences, à l’âge adulte, sur notre capacité à être en lien.

Il y a quatre types d’attachement. Ils ont été définis par J. Bowlby puis développés par M. Ainsworth et M.Main.

Il y a tout d’abord l’attachement sécure qui permet de bien se développer, c’est le chemin privilégié vers l’autonomie.

Il se construit progressivement grâce à la qualité des interactions entre l’enfant et sa figure d’attachement primordiale, qui le plus souvent est la mère.

Plus cette figure d’attachement primordiale, répondra de façon ajustée et constante aux besoins de l’enfant, et plus celui-ci pourra développer son sentiment de sécurité intérieure.

C’est un peu comme si, l’enfant sait qu’en cas de besoin, sa figure d’attachement répondra. Il peut donc se consacrer pleinement à sa découverte du monde.

Que se passe-t-il pour moi à l’âge adulte ?

Si j’ai pu construire un attachement sécure étant enfant … Devenu adulte, j’aurais donc acquis un sentiment de sécurité intérieure, je serais en mesure d’exprimer mes propres besoins, de faire preuve d’empathie et j’aurais une certaine aisance relationnelle.

Mais si ce n’est pas le cas ?

Et bien si ce n’est pas le cas, il est probablement question d’attachement insécure.

Et il en existe trois : il y a l’attachement insécure évitant, insécure ambivalent ou résistant et l’attachement désorganisé.

Alors si moi adulte, j’ai développé un type d’attachement insécure, qu’est-ce que cela va provoquer chez moi ? Qu’est-ce que cela induit dans mes relations ?

Et bien si j’ai un attachement insécure évitant…

A l’âge adulte, j’aurais probablement beaucoup de difficulté à exprimer mes besoins. Je serais peut-être dans la logique de faire passer les besoins des autres avant les miens, de m’oublier, d’avoir du mal à dire non à l’autre, d’avoir l’impression que les autres envahissent un peu mon espace vital. J’aurais peut-être la conviction que je dois me débrouiller seul et que je ne peux compter sur personne.

Si j’ai développé un style d’attachement insécure ambivalent ou résistant …

Et bien à l’âge adulte, je serais probablement dans une logique de victimisation et de plainte.

J’aurais peut-être tendance à chercher un coupable dès qu’un problème se présente ; à chercher la solution chez l’autre, sans forcément envisager que je puisse agir directement. Il me sera probablement difficile de faire confiance et en même temps j’aurais des difficultés à être seul.

Si j’ai développé un type d’attachement désorganisé…

Et bien à l’âge adulte je serais probablement en insécurité permanente, dans une logique d’hyper contrôle, j’aurais besoin de savoir ce que l’on pense de moi, de savoir ce qu’on va faire tout à l’heure, je serais très inconfortable par rapport à tous les imprévus qui peuvent survenir, et on sait combien il peut y avoir d’imprévus quand on est parent !

Oui, vous ne le savez peut-être pas mais les enfants sont d’une spontanéité débordante et donc ils vont changer d’avis très rapidement. Il va falloir s’adapter constamment, se réajuster à la seconde près et ça, c’est vraiment très compliqué pour moi.

Moi, j’ai besoin de savoir, d’anticiper, de planifier, de contrôler tout ce qu’il y a autour de moi.

Voilà, un petit aperçu de l’influence de notre type d’attachement sur notre capacité à être en lien à l’âge adulte.

Alors bien sûr, avec toutes nos expériences de vie, toutes les rencontres que nous pouvons faire quand nous sommes enfants, puis lorsque nous grandissons, nous allons pouvoir expérimenter d’autres types de relation.

Nous allons pouvoir découvrir d’autres types d’attachement grâce à toutes ces personnes qui deviendront nos figures d’attachement secondaires.

Bien sûr, nous pourrons apprendre d’autres façons d’être en relation, découvrir une autre qualité du lien.

Notre cerveau est malléable, grâce à notre plasticité neuronale nous pourront même prendre de nouvelles habitudes. 

Donc, oui bien sur, rien n’est figé ! Cependant il est intéressant de savoir que notre premier type d’attachement devient notre mode de fonctionnement par défaut.

C’est-à-dire, que si je me suis construit avec un type d’attachement insécure évitant cela veut dire que, aujourd’hui, à l’âge adulte quand je rentrerais en relation avec quelqu’un …. Et bien par défaut, j’aurais peur que cette personne ne réponde pas à mes besoins.

Par défaut, je me sentirais en insécurité dans la relation et donc cela me demandera un effort pour faire confiance, cela me demandera un effort pour continuer la relation ; et quand j’aurais réussi à l’instaurer, cela me demandera un effort pour être présent tout au long de la relation.

Alors imaginez ce que ça peut donner dans la relation avec mon enfant ….

Et bien oui, quand je suis sereine, quand tout va bien, quand je n’ai pas de problème au travail, quand je ne suis pas sous stress et bien je vais être vigilante aux besoins de mon enfant ; car c’est mon cortex qui est aux commandes et je sais ce que c’est important pour lui, je vais donc être à son écoute, je vais jouer avec lui, je vais pouvoir lui dire calmement d’attendre si je ne suis pas disponible.

Mais si jamais le stress entre en jeu, hop ! On oublie tout !

Mon mode de fonctionnement par défaut est réactivé et là Oups ! … Eh bien non, moi je ne suis pas confortable dans la  relation, alors je vais la fuir  …. Soit en allant me plonger dans mes écrans, soit en cherchant à prendre le contrôle sur ce qui se joue et donc je vais essayer de prendre le pouvoir sur ce qui se passe, je vais crier, je vais imposer, je vais ordonner et contraindre.

Alors bien sûr tout cela se travaille. Et je pense que la quasi-totalité des parents le savent aujourd’hui : il y a une multitude d’outils sur internet, une multitude de trucs et astuces à mettre en place pour être dans une éducation positive, bienveillante, empathique ….

Mais le plus difficile ce n’est pas de connaître les outils, ce n’est pas de savoir les utiliser, c’est d’être en mesure de le faire !

Et être en mesure de le faire et bien cela dépend aussi de mon histoire.

Il est toujours possible d’apprendre, apprendre autre chose, apprendre à faire différemment, apprendre à être différemment.

Mais avant d’apprendre quelquechose de nouveau, il est nécessaire de savoir qu’on ne sait pas …

De prendre conscience que mes difficultés dans la relation avec mon enfant sont peut-être en lien avec quelquechose que je n’ai jamais appris !

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