Mon corps me parle ...
Avoir confiance en ses sensations corporelles, c’est inné ! … Et pourtant parfois on désapprend à écouter son corps.
Termine ton assiette ! - Transcription du podcast -
[Petit ange, il faut que tu manges, celui qui ne mange pas, jamais il ne grandira …]
Vous connaissez cette comptine ? Moi je l’ai souvent chantée à mes enfants. J’aime beaucoup cette mélodie. Et eux aussi l’appréciaient.
Encore aujourd’hui, même s’ils ont grandi, ils me la réclament parfois.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de la négation du ressenti corporel de l’enfant.
Vous est-il déjà arrivé de manger sans avoir faim ? De vous coucher sans être fatigué, juste parce qu’il est l’heure ?
Vous est-il déjà arrivé d’enfiler une veste parce que vous avez regardé le thermomètre et de vous rendre compte après un certain temps que finalement, vous avez décidément vraiment trop chaud avec ce truc sur le dos ?
Vous est-il déjà arrivé d’être étonné par les manifestations de joie de quelqu’un, de vous dire « Tiens moi aussi je devais je devrais être heureux dans cette situation » et d’avoir cette impression étrange de ne pas ressentir ce que vous devriez ressentir ?
Oui ?
Alors imaginez …
Imaginez cette petite fille à qui l’on dit qu’elle doit manger, qu’elle doit finir son assiette … « Parce que là, vraiment, ce n’est pas suffisant ! »
Imaginez ce petit garçon à qui l’on dit qu’il doit dormir parce que c’est l’heure … « Demain il y a école et que là vraiment il est fatigué … »
Imaginez cet enfant à qui l’on dit qu’il doit mettre un pull parce qu’il fait froid …
Que se passe-t-il en réalité ?
En réalité nous, adultes, nous posons une injonction sans rapport avec les sensations corporelles ou le ressenti réel de l’enfant. Et ses sensations découlent de ses besoins physiologiques de base. Effectivement :
Il n’a peut-être pas faim aujourd’hui !
Il n’a peut-être pas froid, en ce moment, ou pas soif en réalité !
Et nous, nous lui passons le message qu’il doit avoir faim, qu’il devrait avoir soif ou bien que vraiment là, il est fatigué !
Alors progressivement nous lui désapprenons à faire confiance à ses sensations corporelles.
Comment en arrive-t-on là ?
Et bien peut-être qu’on ne lui a pas posé la question ! Ou peut-être n’a-t-on pas entendu la réponse !
Pourquoi fait-on cela ?
Peut-être que nous avons peur, peur qu’il ne dorment pas assez.
Peur qu’il ne mange pas assez !
Peut-être que nous répondons à une norme sociale : « Il est important de finir son assiette quand on est un enfant bien élevé ! ».
Peut-être que cela nous dérange de le voir faire, parce que effectivement : « On ne gigote pas comme un asticot sur sa chaise quand on est à l’école ou au cinéma ! Moi quand j’étais petite je savais le tenir ! ».
Allez plus loin …
Alors, il peut y avoir une multitude de pourquoi, pourquoi nous posons ses injonctions à notre enfant.
Et c’est là, qu’il est intéressant de pousser l’exploration si nous voulons changer notre façon de faire. Mais avant cela, la première étape, est d’ouvrir les yeux sur les conséquences possibles de ces petites phrases anodines :
« Mais non il fait pas froid ! »
« Allez finis ton assiette ! »
« C’est bon tu es fatigué, dort maintenant ! »
« Mais enfin, pourquoi tu as peur ? »
[comptine] Bonne nuit !